Les cabinets aisés du gouvernement français

Les cabinets aisés du gouvernement français

Si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission. Clemenceau

La révélation des cabinets de conseil, que nous traitons de cabinet aisés et non d’aisance par euphémisme, aurait dû avoir l’effet d’une bombe politique et médiatique mais le théâtre géopolitique européen a relégué cette information au rang de petite information. Quoique, aujourd’hui, l’affaire est relancée avec les soupçons de financement illégal des campagnes d’Emmanuel Macron.

L’histoire française et la construction des institutions européennes est un éternel recommencement avec des personnalités similaires : comme Jean Monnet, Emmanuel Macron est un banquier fortement ancré à l’internationalisme, au multilatéralisme et à l’atlantisme.

Or, quoi de plus logique de faire appel à des cabinet privés, notamment d’origine américaine, pour donner des conseils au gouvernement dans la gestion et la réforme de l’État. L’immixtion progressive de ces cabinets de conseil auprès des ministres suscite alors un ensemble de questions : l’État ne s’est-il plus faire ? Ne forme-t-il pas assez bien ses fonctionnaires ou ses hauts fonctionnaires ? Ou ses derniers ne vont-ils pas dans le sens des gouvernants et de leur politique ? Quel est le degré d’influence de ces cabinets ? Est-ce un retour d’ascenseur ? Est-ce un moyen de dépolitiser les réformes ?

Cette dernière question est intéressante car la réponse peut-être dans la maxime de Clémenceau : Si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission.

Cependant, il ne s’agit pas d’enterrer un problème mais de le faire réfléchir par des consultants du privé qui, eux aussi, seront influencés par leurs méthodes du privé et, peut-être, par le cabinet le plus influent cité dans le rapport du Sénat de cette année, McKinsey, dont la maison mère est américaine. Ce cabinet ne paierait pas d’impôt grâce à de l’optimisation fiscale…

Concernant ces cabinets influents, est-ce une privatisation des réflexions et des réformes étatiques avec une emprise américaine ? Est-ce un autre moyen d’être sous influence américaine en dehors de l’OTAN ? Par ailleurs, ces cabinets entrent dans la sphère publique pour obtenir des données pour faire des analyses. Or, qui contrôle la réalité de la destruction de ces données chez ces cabinets après leurs missions ?

Enfin, on ne peut pas éluder des questions sur le fait que des consultants étaient au sein d’équipes dirigeantes politiques de Macron dont certains parlent de renvoi d’ascenseur ou le fait qu’un directeur associé de McKinsey France, Victor Fabius, soit le fils du président du Conseil constitutionnel actuel, Laurent Fabius.

Pour conclure, si le pouvoir d’achat est l’une des premières préoccupations des Français, on ne peut que s’interroger sur le fait que nos gouvernants soient très dépensiers… avec notre argent, notre dette et, donc, nos futurs impôts.

LabActu